Corée du Sud : Les hôpitaux en alerte face à la grève des internes

  22 Février 2024    Lu: 320
Corée du Sud : Les hôpitaux en alerte face à la grève des internes

La quasi-totalité des services d'urgence de Corée du Sud étaient en alerte jeudi alors que les internes et résidents en médecine sont en grève pour protester contre la hausse des admissions dans les écoles de médecine, qui a été décidée par le gouvernement pour soulager le secteur de la santé.

Le mouvement, qui a commencé cette semaine, est suivi par près des deux tiers des jeunes docteurs sud-coréens et a poussé les hôpitaux à annuler des procédures médicales et refuser des patients alors que l'inquiétude grandit face à l'éventualité d'une prolongation de la grève.

Jusqu'ici, 8.400 docteurs ont suivi le mouvement, selon le ministère de la Santé, soit 64% des médecins internes et résidents de Corée du Sud.

Le gouvernement a menacé de faire arrêter les médecins meneurs de la fronde.

Les praticiens manifestent contre la décision du gouvernement d'augmenter le nombre d'étudiants admis en médecine pour soulager le système de santé, dans un pays où la population est une des plus vieillissantes au monde.

Les docteurs avancent de leur côté que le nombre de professionnels de santé est suffisant dans le pays, mais souhaitent que le gouvernement augmente les salaires et améliore leurs conditions de travail, notamment dans les services de pédiatrie et des urgences.

Park Dan, à la tête de l'Association des médecins internes et résidents de Corée du Sud, se dit prêt à faire face à une arrestation afin que leurs demandes puissent être entendues.

"Tout le monde est en colère et frustré, donc nous quittons les hôpitaux. S'il vous plait, écouter nos plaintes", a-t-il déclaré dans une interview accordée à une radio, ajoutant qu'ils étaient ouverts au dialogue si le gouvernement était à l'écoute de leurs demandes.

Certains praticiens estiment qu'une augmentation du nombre d'étudiants en médecine pourraient mener à une dégradation de la qualité des cours enseignés.

"Nous sommes descendus dans les rues car nous avons peur que le système médical de Corée du Sud, qui est le plus envié au monde, ne s'effondre", a déclaré à l'agence de presse Yonhap, Um Chul, président de l'Association médicale Jeonbuk.

"Les médecins ne se livrent pas à des guerres intestines", a-t-il ajouté.

A Séoul, de nombreux hôtels situés près d'établissements hospitaliers étaient totalement réservés par des patients dont les interventions ont été repoussées, selon le journal JoongAng Ilbo.

Des médecins ont prévu de manifester jeudi à Séoul, en face des locaux du président sud-coréen Yoon Suk-yeol.

Selon un sondage réalisé par Gallup Korea, 76% de la population soutient le mouvement.

Avec Reuters


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